Le Niger, est un pays steppique d’Afrique de l’Ouest, situé entre l’Algérie au nord-nord-ouest, la Libye au nord-est, le Tchad à l’est, le Nigeria au sud, le Bénin au sud-sud-ouest, le Burkina Faso et le Mali à l’ouest-sud-ouest.

La capitale est Niamey. Les habitants sont des Nigériens. Le pays est multiethnique et constitue une terre de contact entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord. Le Niger fait partie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Organisation de la coopération islamique.

Les plus importantes ressources naturelles du Niger sont l’or, le fer, le charbon, l’uranium et le pétrole.

Les exportations vers la France de l’uranium des mines d’Arlit ont longtemps constitué une part importante du revenu extérieur du pays. En janvier 2009, le gouvernement du Niger et la présidente du directoire d’Areva signaient une convention minière stratégique accordant au groupe nucléaire français un permis d’exploitation sur le gisement d’Imouraren, présentée par Areva comme la « mine d’uranium la plus importante de toute l’Afrique et la deuxième du monde »(1) derrière celle de McArthur River au Canada. Quand la mine tournera à plein régime, le Niger deviendra alors le deuxième producteur mondial d’uranium derrière le Canada.

« Un sous-sol convoité »

Le Niger, vaste pays de 1 267 000 km², dispose d’un sous-sol qui est l’un de plus riches de l’Afrique sub-saharienne, avec d’importantes réserves d’uranium dans le massif de l’Aïr, de phosphates, d’or dans le Liptako nigérien, du charbon à Anou-Araren et d’étain à El Micki.

L’exploitation de l’uranium place le Niger au troisième rang mondial, avec 70 % des exportations du pays, derrière le Canada et l’Australie. Le secteur des mines et de l’industrie représente 10 % de la population active nigérienne et participe pour 16 % au PIB.

Numéro un mondial du nucléaire civil et premier employeur privé du Niger, Areva exploite dans ce pays plusieurs gisements d’uranium. En janvier 2009, le groupe nucléaire français a signé avec le gouvernement nigérien une convention qui attribue au groupe le permis d’exploitation de la mine géante d’uranium d’Imouraren, « la mine d’uranium la plus importante de toute l’Afrique et la deuxième du monde » selon Areva. En mai, le président Tandja a donné le coup d’envoi des travaux sur le gisement, mettant fin à deux années de brouille entre Paris et Niamey. Mille cinq cents Français vivent au Niger, dont une majorité travaille pour Areva.

Depuis début 2007, les autorités du Niger sont confrontées aux actions de la rébellion touareg, qui réclame une plus grande part pour les populations locales des bénéfices tirés de cette exploitation. Le Niger, peuplé de 15 millions d’habitants, occupe la dernière place au classement annuel de l’indice de développement humain publié en 2009 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur 182 pays membres de l’ONU.

« L’industrie minière »

Trois gisements d’uranium sont exploités, Arlit et Akouta par des filiales de la société française Areva NC, et Azelik par une filiale de la société chinoise CNNC :

  • La mine d’Arlit, par la SOMAÏR(2) : la mine située à proximité de la ville d’Arlit est exploitée à ciel ouvert. La mine a produit 1 808 tonnes d’uranium métal en 2009, soit une production cumulée d’environ 50 000 tonnes depuis 1971. Environ 1 000 personnes sont employées par la SOMAÏR.
  • Les mines d’Akouta, par la COMINAK(3) : les gisements profonds situés dans la commune rurale d’Akokan (au sud d’Arlit) sont exploités sur les sites d’Akouta, Akola et Afasto. C’est la plus grande exploitation souterraine d’uranium au monde. Les mines ont produit 1 435 tonnes d’uranium métal en 2009, soit une production cumulée d’environ 60 000 tonnes depuis 1978. Environ 1 200 personnes sont employées par la COMINAK.
  • Les mines d’Azelik : la SOMINA, coentreprise entre China Nuclear International Uranium Corporation (filiale de la CNNC) et l’état nigérien créée en juin 2007, exploite depuis début 2011 une mine d’uranium à Azelik(4). La production devrait atteindre 700 tonnes d’uranium métal en 2011, et monter à environ 2 500 tonnes en 2015.

En raison de leur faible teneur en uranium (< 0,5 %) les minerais sont traités sur place à Arlit, Akouta et Azelik. L’uranium, sous la forme d’uranates, est exporté par le port de Cotonou au Bénin.

La production totale en 2010 est de 4 200 tonnes(5) (production mondiale : 53 600 tonnes en 2010), représentant 61 % des exportations du Niger.

Le gisement d’uranium d’Imouraren(6) situé à 80 km au sud d’Arlit dans la commune rurale de Dannat et découvert en 1966 devrait entrer en production fin 2014 (sauf nouveau retard). Exploité à ciel ouvert par la société Imouraren SA, ce gisement de 20 km2, mais de très faible teneur (0,08 %) devrait produire selon AREVA environ 5 000 tonnes d’uranium métal par an pendant 35 ans, faisant du Niger le 2e producteur mondial.

« Le pétrole : un tout jeune secteur »

Le jeune secteur pétrolier et gazier du Niger devrait connaître une expansion rapide, avec des projets d’extension du champ pétrolier d’Agadem et de quadruplement de la production pétrolière dans les années à venir.

 Le Niger étudie actuellement des moyens d’exporter une partie de sa production vers les marchés internationaux. La majeure partie de la production pétrolière du pays, qui a débuté en 2011, est actuellement raffinée à la raffinerie d’Agadez, qui, en 2014, représentait 20 % des revenus tirés du secteur extractif.

Les réserves sont estimées début 2012 à 320 millions de barils, et la production à environ 20 000 barils par jour (production mondiale : 82 000 000 barils par jour en 2010). Le pétrole est transféré par un oléoduc de près de 700 km vers la raffinerie de Zinder, pour y être raffiné(7).

Le pétrole nigérien est resté longtemps inexploité. Le Niger demandait que son exploitation soit couplée à la construction d’une raffinerie couvrant les besoins du pays.

 Les compagnies pétrolières ont refusé, arguant que la raffinerie serait non-rentable, jusqu’à ce que la China National Petroleum Corporation accepte cette condition en 2008(8).

La raffinerie de Zinder a commencé son activité en décembre 2011 dans la commune rurale d’Ollelewa, dans le département Tanout. Elle est exploitée par la Société de raffinage de Zinder (SORAZ), une coentreprise entre la China National Petroleum Corporation (CNPC) et l’état nigérien. Sa capacité de raffinage est de 20 000 barils par jour. La consommation du Niger étant de 7 000 bbl/j, les 2/3 restants doivent être exportés vers les pays voisins(9).

« Le Niger s’ouvre à de nouvelles opportunités »

En 2017, le Conseil d’administration est parvenu à la conclusion que le Niger n’avait pas réalisé de progrès satisfaisants, voire significatifs, concernant un large éventail d’Exigences ITIE. Un grand nombre des faiblesses notées avaient trait à sa déclaration ITIE, et d’autres portaient sur la façon dont la mise en œuvre était gérée.

Au sein de l’ITIE, ils croient fermement en l’appropriation nationale de la mise en œuvre. Et donc toutes les parties prenantes doivent assumer la responsabilité du fait que les progrès n’ont pas été plus importants.

 La déclaration ITIE n’avait pas beaucoup évolué depuis 2006, et des paiements significatifs n’avaient pas été pris en compte. L’ITIE elle-même a également créé une transition difficile entre les anciennes Règles et la Norme 2016.

 Sous les dispositions précédentes, le Niger a été l’un des nombreux pays à avoir obtenu le statut de pays « conforme ». Le Niger a pu alors en déduire que l’objectif final avait été atteint. En vertu de la Norme 2016, l’ITIE a introduit plusieurs niveaux de progrès, en vue d’encourager des améliorations et des réformes continues.

L’ITIE devrait être utile au Niger. Le secteur minier revêt beaucoup d’importance au niveau national et la production pétrolière est en pleine croissance. L’uranium et le pétrole représentent aujourd’hui la moitié des exportations nigériennes.

Il existe depuis longtemps un débat sur la mesure dans laquelle les exportations d’uranium vers la France et d’autres pays ont profité au Niger et à ses citoyens. L’entreprise Orano à participation majoritairement française, anciennement Areva, produit depuis longtemps au Niger du concentré d’uranium que l’on appelle « yellow cake ». Bien que le pays soit le quatrième plus grand producteur d’uranium au monde, il représente aujourd’hui environ un tiers de la production mondiale d’Orano, et une proportion de plus en plus faible de cette production est exportée vers la France.

 Ces dernières années, le prix de l’uranium a baissé pour atteindre un niveau qu’il n’avait pas connu depuis longtemps. Toute personne lisant les Rapports ITIE du Niger peut rapidement constater les conséquences dévastatrices sur les revenus du gouvernement, avec une baisse de 28 % des revenus tirés du secteur extractif en 2014.

Notes et références :

  1. Areva : niger.free.fr
    1. AREVA : SOMAIR
    1. AREVA : COMINAK
    1. OpenOil : SOMINA
    1. Institut National de la statistique du Niger : « Le Niger en chiffres », 2011, p.74
    1. AREV : IMOURAREN
    1. OpenOil : Réserves d’hydrocarbures au Niger
    1. Propos d’Ibrahil Iddi Ango, homme d’affaires, invité de l’économie RFI Jeune Afrique le 14 mai 2019
    1. Direction Générale du Trésor : Situation économique du Niger et présence française, 2012

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